Découvrir les Alpes en ski de randonnée, s’aventurer sur des sommets de plus de 4000 mètres d’altitude et admirer la beauté de la nature. J’ai le privilège de goûter aux plaisirs des ascensions depuis quelques années déjà. Mais j’ai commencé par des cimes facilement accessibles, car la montagne est impitoyable. Je vous invite à découvrir trois sommets à gravir en ski de randonnée, idéaux pour débuter en alpinisme.

Ascension du Grand Paradis en ski de randonnée par la voie normale
Culminant à 4061 mètres d’altitude, le Grand Paradis incarne l’un des sommets de plus de 4000 mètres les plus accessibles des Alpes tout en comptant parmi les courses d’alpinisme les plus illustres. J’aime cette montagne pour son itinéraire peu engageant et logique. J’aime ce sommet pour son parcours si sublime : des forêts de mélèzes jusqu’aux confins austères de la roche et de la glace, le chemin déploie des panoramas à couper le souffle. Au sommet, le spectacle est divin : la vue s’étend du mont Viso au massif du Mont-Rose, élevant les esprits des alpinistes vers des hauteurs insoupçonnées. Si vous êtes à l’aise en ski de randonnée et que vous aspirez à goûter aux plaisirs des cimes de 4000 mètres, le Grand Paradis est un excellent sommet pour débuter en alpinisme. 1330 mètres de dénivelé sont requis pour atteindre le Grand Paradis depuis le refuge Vittorio Emmanuele II. Selon votre condition physique, l’ascension peut s’échelonner sur une à trois journées. Votre guide de montagne saura modeler l’itinéraire selon vos désirs pour faire de cette aventure une légende personnelle.
L’ascension du Grand Paradis en ski de randonnée commence au parking 1961, en suivant la route de Valsavarenche. À peine un kilomètre franchi, vous traversez un pont. Le chemin se poursuit à travers une forêt de mélèzes, vous conduisant jusqu’au refuge Vittorio Emmanuele II. Vous pouvez choisir de dormir au refuge, ou de poursuivre l’ascension. Accordez-vous au moins un instant de répit près de la cabane. Laissez votre regard s’égarer sur l’immensité du massif ; le spectacle y est d’une rare splendeur. Méditez, contemplez l’œuvre de la nature, respirez l’air pur des hauteurs.
Depuis le refuge, poursuivez vers le nord, puis remontez la combe à droite. À la Becca de Montcorve, à 3870 mètres d’altitude, la pente se raidit. Mais l’effort est couronné par la vue qui se dégage sur le sommet du Grand Paradis. Sur le glacier, vous vous retrouvez plongés dans un tableau d’une beauté presque irréelle. Les 30 derniers mètres de l’ascension s’effectuent à pied, en marchant sur les rochers. Laissez vos skis au col, à 4030 mètres d’altitude, et rejoignez la statue de la Vierge qui trône au sommet.
Le moment tant attendu de la descente à ski s’offre enfin à vous, promettant plus de 1300 mètres de dénivelé négatif. Face à ce panorama, les sensations de glisse sont uniques. Si la fatigue vous gagne, il est possible de passer une nuit supplémentaire au refuge Vittorio Emmanuele II. Le gardien y est présent du 27 mars au 4 mai. Si vous planifiez votre ascension avant mars, sachez que la partie hiver du refuge reste ouverte en dehors des périodes de gardiennage.
Ascension du Strahlohorn en ski de randonnée par la Britanniahütte

S’élever vers les sommets alpins réserve des émotions sans pareilles. Le Strahlhorn, culminant à 4190 mètres d’altitude dans la chaîne des Mischabels, incarne cette promesse d’immensité. Cette ascension, exclusivement glaciaire, attire depuis longtemps les amoureux de la haute montagne. Pour cause ? La beauté du parcours et la splendeur de la vue sur les Alpes suisses. Mais malgré son itinéraire techniquement facile, l’ascension exige une condition physique irréprochable pour pouvoir parcourir 1400 mètres de dénivelé positif et 2600 mètres de dénivelé négatif. Je vous conseille de scinder la course en deux journées pour profiter pleinement de l’ambiance sauvage et intime de la haute montagne. La veille de votre sortie, consultez le bulletin d’avalanche et échangez avec votre guide de montagne. Cela vous garantira le succès de votre ascension.
Le premier jour commence à Saas Fee. Depuis le parking, remontez les pistes sur 1200 mètres de dénivelé, ou utilisez les remontées mécaniques jusqu’à Felskinn, puis l’Egginerjoch. Rejoignez ensuite le refuge de Britannia. Édifiée à 3030 mètres d’altitude, elle est l’une des cabanes les plus visitées des Alpes. Au printemps, elle ouvre ses portes de mars à mai aux randonneurs avides d’ascensions. Depuis la cabane, admirez la vue sur les géants alpins : Fluchthorn, Strahlhorn, Rimpfischhorn, Allalinhorn… Ces sommets s’élèvent comme une muraille entre le monde des hommes et celui des hauteurs. Après une nuit passée à la Britanniahütte, vous progressez sur le glacier d’Allalin jusqu’au col de l’Adlerpass, avant de rejoindre le sommet par des pentes douces.
Ascension du Bishorn par la voie normale

Du haut de ses 4151 mètres, le Bishorn surplombe la cabane de Tracuit. Il est réputé pour être l’un des sommets de plus de 4000 mètres les plus faciles à gravir. Cette ascension, souvent considérée comme une initiation douce à l’alpinisme, se déroule sur un glacier peu raide. Mais ce qui captive particulièrement les skieurs, c’est la promesse d’une vue imprenable sur le Weisshorn. Doté d’un charisme exceptionnel, le sommet nous invite à contempler sa stature imposante. Si l’aventure des sommets de 4000 mètres en ski de randonnée vous appelle, je vous recommande l’ascension du Bishorn par la voie normale.
La course commence par la remontée le long de la Navisence, puis en direction du Chiesso. On poursuit ensuite vers le col du Roc de la Vache avant de remonter jusqu’à la cabane du Tracuit. Là, un avant-goût du grand théâtre des cimes se dévoile face à vous : le Weisshorn, le Zinalrothorn, la Dent Blanche et, au loin, le mont Blanc s’élèvent comme des titans. Comme issus d’un autre monde, ils nous racontent leur histoire millénaire. Le deuxième jour, comptez entre 3 et 4 heures de montée pour atteindre le sommet. Traversez le glacier de Turtmann, puis remontez la grande pente qui conduit à la selle entre les deux sommets du Bishorn. Enfin, prenez à droite pour gravir la dernière pente raide. Prenez garde durant la dernière étape, car une seule chute pourrait vous être fatale.
En vous décrivant l’itinéraire pour gravir le Bishorn, je revis ce jour où je l’ai photographié avec son voisin, le Weisshorn. La neige était abondante et les montagnes reflétaient intensément la lumière. Ces deux sommets semblaient si puissants et si imposants ! Aujourd’hui encore, lorsque je contemple cette œuvre réalisée en 2020, je me perds dans l’infinité des détails qu’elle révèle.
À vous désormais de choisir le sommet qui vous attire le plus pour vos sorties en ski de randonnée. À vous d’écrire votre propre histoire dans la quête des 4000 mètres des Alpes. Chaque cime est unique et vous fera vivre une aventure mémorable.