Regard en noir et blanc sur les hauteurs de Verbier. Au premier plan de la photographie, notre voyage commence à la cime des Aiguilles rouges d’Arolla, qui émergent des flots d’une mer de brouillard. Notre périple se prolonge au second plan au sommet du massif du Combin, majestueux et gigantesque. Sur la gauche, la tour de Boussine capte notre attention. Puis, du Combin de la Tsessette, nous atteignons les Combins de Grafeneire et de Valsorey. Dans ce monde éblouissant où seules les hautes montagnes parviennent à tutoyer les cieux, la démesure se mêle à la splendeur.

Quel privilège de pouvoir témoigner de cet instant de grâce ! Quelle chance inestimable de pouvoir contempler cette beauté parfaite née de la symbiose de la brume et des vents, de la neige et de la roche ! Je me dois de poursuivre cette quête incessante. Me trouver là au moment précis où la magie opère, sans relâche guetter les plus hauts sommets des Alpes et rester à l’écoute d’une nature imprévisible. Car si je n’immortalise pas la mémoire des Alpes, si je ne photographie pas ces montagnes flamboyantes, qui donc le fera ? Mon cœur vibre de révéler au monde la beauté des hauts glaciers du Grand Combin et leurs séracs impressionnants.

Sur cette œuvre fabuleuse, le Combin flotte à la cime des Alpes comme un navire dans le ciel. À ses côtés, les Aiguilles rouges d’Arolla jaillissent tels des îlots de roche émergeant des nuages. Océan des origines ou merveille de nos contrées, le tableau nous transporte dans un autre monde comme il nous ramène à nous-même. L’émotion qui se dégage de sa scénographie nous fait osciller sans cesse de l’universel à l’intime. À la frontière du réel et de l’abstrait, notre cœur vacille, conquis à jamais par la grandeur exceptionnelle des Alpes suisses.