Sur cette vue panoramique, je vous offre le portrait de deux montagnes de légende. Au sommet des Alpes valaisannes, le mont Cervin et la Dent d’Hérens se font écho. De l’arête de Zmutt à l’arête du Lion, le Cervin s’élance pour tutoyer le ciel. Tandis que sur sa droite, la Dent d’Hérens nous dévoile la prestance de sa voie normale et de son arête de Tiefmatten. En arrière-plan de la photographie, le massif du mont Rose émerge à l’horizon. Le tableau nous emporte au sommet de la pointe Dufour, du Nordend, de la Zumsteinspitze jusqu’à la cabane Margherita.

Par un matin glacial, je me suis envolé en hélicoptère au-dessus de la Tête Blanche. Quand soudain, les montagnes ont surgi de la brume épaisse comme des îlots de roche naissant du fond des mers à l’aube du monde. Le Cervin et la Dent d’Hérens, deux colosses somptueux. Le premier connu de tous, le second insondable et sauvage. Autour d’eux, les nuages virevoltent et tournoient dans une danse impétueuse. En s’abattant sur leurs crêtes, le vent balaie la neige encore fraîche qui donne aux montagnes leurs reflets cristallins.

Face-à-face céleste de deux frères titanesques. Le Cervin et la Dent d’Hérens semblent ici être animés d’une même ferveur. Entonnant à deux voix un hymne grandiose à la beauté céleste. Ils sont pourtant si loin. Mais, en un battement d’ailes, la photographie parvient à nous offrir le monde. En un regard nous voilà, alpinistes chevronnés, effectuant une traversée qui sur Terre aurait duré plusieurs jours.

J’aime les émotions palpables et indicibles qu’exhale le ciel chargé de ce matin d’hiver. J’aime l’atmosphère sereine de la photographie, la géométrie de ses lignes, ses contrastes exceptionnels. Mais j’aime plus que tout cette lumière rare, profonde de sens et d’histoire, qui élève la haute montagne au rang magistral d’œuvre d’art. Cadeau du ciel qui vous fera revivre votre odyssée alpine le long de la haute route de Chamonix à Zermatt. Quand arrivés à la cime de la Tête Blanche, vous aurez la chance de contempler ce fabuleux panorama.