Cette œuvre en noir et blanc nous ouvre les portes d’un nouveau royaume. Né de notre imaginaire ou des entrailles d’une terre insaisissable. Les Aiguilles de Chamonix s’élancent dans la brume pour conquérir le ciel. Intransigeantes et vigoureuses, elles clament la grandeur des Alpes millénaires. Et j’aime leur puissance, leur éclat et leur grâce.

Les vents furieux s’en vont balayer des contrées plus lointaines quand un flot de nuages se glisse dans les Alpes. S’emparant des vallées, engloutissant les combes. Menaçant la montagne de la submerger. Mais les Aiguilles de Chamonix résistent à leur assaut. Coûte que coûte, elles se dressent, s’entraident et résistent à l’ombre envahissante. L’Aiguille du Grépon jaillit dans la lumière, exhortant ses semblables à en faire de même. Sa cuirasse givrée rayonne dans le ciel comme brille un flambeau au cœur de la nuit. Et tout à coup l’on aperçoit, surgissant des ténèbres, l’Aiguille de Blaitière et l’Aiguille du Roc. Tour à tour, les sommets contemplent l’horizon, en quête d’un refuge, d’un havre de paix. Jusqu’à ce qu’ils discernent les crêtes effilées de la Dent de Requin. Comme une résonance de leur volonté. Comme l’écho lointain de leurs espérances.

Pièce maîtresse de mon œuvre, cette photographie offre à la haute montagne un écrin remarquable. Portées par l’onde noire et blanche de la brume, les Aiguilles de Chamonix entonnent un hymne bouleversant au plus beau des voyages.