Dans cette œuvre, j'ai voulu mettre en lumière la face nord du Cervin et sa verticalité pendant la tempête alors que le ciel s'éclaircit un bref instant. Le sommet, sortant d'une mer de nuages, apparaît sous une forme épurée et nouvelle. Révélation sublime et unique qui dépend en grande partie de l'agencement aléatoire des nuages.

Au cœur de la tempête, le Cervin se révèle, fier et massif : une véritable forteresse des cieux. L'instant ne dure que quelques secondes ; puis, les nuages se referment sur ce sommet des dieux et dissimulent, pour de longues heures, le plus beau joyau des Alpes.

Cette photographie prise par hélicoptère met en valeur la verticalité de cette face. Aucun itinéraire n'y est facile, et le sommet se mérite. Cette montagne nous apprend l'humilité. Lors de son ascension, je sentais ma petitesse face à ce géant millénaire dont on perçoit toute la force. Je voue une admiration sans faille à ceux qui ont, pour la première fois, grimpé ce roc d'enfer !

Ce cliché est unique. Ce jour, il m'était impossible de savoir si le sommet serait visible. Puis, dans l'incertitude la plus totale : une épiphanie. Le blanc de la neige plâtrée jaillit comme mille diamants et éblouit mon objectif. Le Cervin rayonne enfin dans la tempête. Les vents s'abattent sur ce phare des cieux. À ce moment, je suis le seul humain à être témoin de cet incroyable spectacle de la nature.

Les conditions furent parfaites et la fenêtre météo courte. La haute résolution de cette œuvre permettra au spectateur attentif d'observer ses moindres détails. Neige croûtée, rocs acérés, petite statue de saint Bernard... tout y est pour ceux qui sauront prendre le temps d'admirer ce cliché unique.