Magnifique panorama en noir et blanc qui nous emporte des Préalpes fribourgeoises aux célèbres montagnes des Alpes bernoises. Suivant l’arête de la Dent de Savigny, nous arpentons la Dent de Ruth pour atteindre les Gastlosen et le chalet du soldat. Notre périple se poursuit vers les sommets du Gantrisch et du Stockhorn. Lorsque, soudain, notre regard est attiré par le Hochmatt et le Cheval Blanc, fabuleuses pyramides blanches qui se dressent sur la gauche de la photographie, à 2152 mètres et 2147 mètres d’altitude. Derrière elles, émergeant des nuages, les Vanils des Raveires, le Vanil d’Arpille, le Schöpfenspitz et le Chörblispitz étincellent au soleil. Nous voilà alors happés par la splendeur des montagnes s’élevant à l’horizon. À plus de 4000 mètres d’altitude, l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau sculptent le ciel à leur image, grandiose et irréelle.

J’ai réalisé cette photographie panoramique des montagnes au cœur de l’hiver, alors que leurs faces nord sont plongées dans l’ombre. J’aimerais tant pouvoir admirer les Préalpes fribourgeoises enneigées au printemps ! Leurs parois blanchies pleinement éclairées par le soleil. Malheureusement, la neige se fait de plus en plus rare en moyenne montagne. Et mes photographies témoignent de la beauté d’un paysage qui bientôt n’existera plus que dans les livres.

J’ai toujours rêvé de pouvoir réunir sur une même œuvre toutes ces montagnes des Alpes suisses. Les plans se succèdent à l’infini, dotant l’œuvre d’une profondeur incroyable. Les sommets des Préalpes s’enchaînent pour nous guider jusqu’au royaume sacré de la haute montagne, au cœur des Alpes bernoises. Fabuleux voyage à la rencontre de sommets qui ont chacun leur personnalité. Le regard porté par la dynamique du tableau, les alpinistes admirent la verticalité des parois rocheuses tandis que les skieurs s’imaginent glissant sur les pentes enneigées. Quant à moi, photographe contemplateur, je m’émerveille devant le spectacle que m’offre la nature sauvage. J’observe les montagnes, tentant de discerner leur âme. M’efforçant de trouver l’angle qui saura rendre hommage à leur beauté céleste. Pour qu’à jamais l’on continue de rêver à ce monde d’en haut.