Vue imprenable sur la Couronne impériale de Zinal, au cœur des Alpes valaisannes. Cette photographie en noir et blanc réunit les cinq sommets qui composent cette incroyable forteresse de plus de 4000 mètres d’altitude. Au premier plan, le Weisshorn nous présente ses glaciers suspendus, trésor inestimable dont la splendeur appartiendra bientôt au passé. Stupéfaits par la beauté du manteau neigeux qui recouvre sa face nord, nous rejoignons le Zinalrothorn et l’Ober Gabelhorn avant d’atteindre le Cervin / Matterhorn et la Dent d’Hérens.

J’ai réalisé cette œuvre après le passage d’une tempête estivale. Alors que les premiers rayons du soleil illuminaient les Alpes. J’ai recherché l’alignement parfait des montagnes pour mettre en valeur la prestance des sommets et l’envergure exceptionnelle de la Couronne impériale de Zinal. Jouant sur les perspectives et la géométrie pour apporter de la profondeur au tableau. La longueur des ombres portées et la texture de la neige fraîche sur les rochers ajoutent une dimension royale et envoûtante à la photographie. Entre ombre et lumière, notre regard est guidé de cime en cime vers le Cervin, seigneur de la vallée de Zermatt, qui trône au centre de la scène.

L’œuvre nous rappelle nos belles ascensions. J’ai eu la chance de gravir toutes ces montagnes de légende. Face au Weisshorn, qui s’élève au premier plan, je repense à ce jour où j’ai réalisé sa traversée par son arête nord, qui serpente sur la droite. J’ai franchi le Grand Gendarme, passage clé de la montée, avant de parcourir le tronçon ultime de l’arête qui menait au sommet. À la contempler ainsi, elle paraît bien accueillante cette arête. Mais après de nombreuses heures d’ascension et l’effet de l’altitude, elle se révèle bien plus raide et longue qu’on l’avait imaginé. Après avoir repris mon souffle à la cime du Weisshorn, il me fallait déjà redescendre par la voie normale, sur la gauche. J’étais exténué. Mais je savais que l’énergie que la montagne m’avait prise à la montée, elle allait me la rendre à la descente. À chaque pas, mes poumons se gorgeaient un peu plus d’oxygène et je reprenais des forces. L’aventure était rude mais merveilleuse et inoubliable.