Au cœur des Alpes bernoises, entre Kandersteg et Frutigen, s'élève le Balmhorn. Culminant à 3697 mètres d'altitude, il se dresse à la frontière entre le Valais et le canton de Berne. Drapée de neiges éternelles, sa face nord, sculptée de crevasses, témoigne des époques révolues. Dans le creux de son glacier, un silence profond règne. Seul l’écho des chutes de séracs trouble ce calme absolu.

J'ai capturé cette photographie au lever du jour, lorsque les premières lueurs du soleil caressaient la montagne. Le royaume de glace est révélé. Les ombres allongées se projettent sur le glacier et ajoutent de la profondeur à la scène. Un ciel sombre et mystérieux baigne la montagne d'une lumière réfléchie. Depuis quinze ans, le Balmhorn hante mes pensées. Je l’admire autant qu'il m’impressionne. Sa verticalité m’obsède. Mais là-haut, les conditions évoluent rapidement et les opportunités de saisir l'essence de la montagne sont rares. Aujourd'hui, la chance est de mon côté. J’attends que les nuages évoluent pour saisir un équilibre parfait entre ciel et terre. Puis, dans un silence presque solennel, je fige le sommet.

J’aime l’harmonie qui règne sur cette œuvre. Les jeux de lignes et de lumière. La symbiose entre les éléments. Ce tableau pourrait-il être amélioré par la présence d'un skieur ? Pas vraiment. Les conditions en haute montagne sont bien trop dangereuses pour qu’un alpiniste ose s’aventurer sur la face de ce sommet. Mais en tant qu’humble photographe et serviteur du monde d’en haut, je suis là pour vous révéler l’essence de son âme imperturbable.