Cette œuvre au format carré met à l’honneur le Cervin / Matterhorn, montagne emblématique des Alpes valaisannes. Le Cervin m’a toujours inspiré. À chacune de nos rencontres, j’ai été marqué. Par la force qu’il dégage et son incroyable beauté. Un nuage, une texture, un rien et je me laisse surprendre par la prestance de ce caillou, comme on l’appelle en Suisse. Je préfère le nommer diamant. Fascinant sur chacune de ses faces. Cette photographie en noir et blanc nous montre la plus sauvage. Sa face nord, immortalisée juste après le passage d’une tempête. Alors que le ciel se dégage et que les hauts sommets sortent de la brume. Le Cervin apparaît vêtu de blanc et inaccessible. À ses pieds, sur la gauche, on aperçoit la cabane du Hörnli tel un point perdu dans l’immensité des Alpes. Seule trace de l’humain au cœur d’une nature sauvage. À la droite du Cervin se dresse la Dent d’Hérens. Tandis qu’à l’horizon, s’élève le Grand Paradis, célèbre montagne italienne de plus de 4000 mètres d’altitude.

J’ai pensé cette œuvre comme une invitation au voyage au fil de ce royaume céleste qui nourrit mon art. Après de nombreux essais infructueux, ce matin-là, la chance m’a souri. Lorsque les nuages se sont engouffrés au cœur de chaque vallon, dotant l’œuvre d’une profondeur fascinante. Les contrastes argentés d’une lumière de début d’été mettent en valeur les versants est et nord de la montagne. La brume alterne avec la roche enneigée dans un mélange de textures qui structurent le tableau. Les plans se succèdent pour guider notre regard jusqu’au Cervin. Pyramide imposante que l’arête de Zmutt métamorphose soudain en sphinx immaculé.