Bienvenue en Suisse, dans le canton du Valais. Au centre, la Dent Blanche s’impose à nous dans toute sa splendeur. Culminant à 4358 mètres d’altitude, elle sort de terre à la croisée du val d’Hérens, du val d’Anniviers et de la vallée de Zermatt. Elle est accompagnée, au premier plan, de son petit frère, le Grand Cornier.

La Dent Blanche était surnommée par Maupassant la « monstrueuse coquette ». Ce nom lui va ici à merveille tant elle apparaît majestueuse et gigantesque. Nous sommes en hiver, juste après la tempête. Givrée par le vent glacé et la neige qui ont déferlé sur son sommet, elle s’élève, fascinante, à travers les nuages. J’étais présent au bon moment pour capter cet instant magique où la montagne renaît du chaos, effleurée par les derniers nuages.

J’ai eu la chance de gravir ces sommets et je ne me lasse pas d’en explorer les reliefs. Sentir sous mes pas leurs rochers me procure un sentiment bien différent de l’émotion que je ressens lorsque je les observe à distance. Elles apparaissent alors telles des forteresses de granit, puissantes et immuables. J’aime ces hauts sommets non seulement pour leur altitude, qui nous mène au-delà de l’univers des hommes, mais également pour leur esthétique si particulière, à la fois graphique et charnelle. Ces montagnes mythiques règnent sur les Alpes Valaisannes telles des pyramides à la fois somptueuses et immortelles. Leurs faces acérées se dressent comme des murs verticaux avec leur dénivelé de plus de 1000 mètres. Leur forme atteint la démesure et leur beauté est sans pareille.