Nous voici dans le royaume des géants, au cœur du Val d’Anniviers. Trois diamants brillent dans le ciel. Vertigineux et flamboyants, ils exaltent au monde leur beauté. L’Obergabelhorn se dresse au centre de la photographie, porté par la grâce de ses frères valaisans. Derrière lui, le Cervin et la Dent d’Hérens veillent sur lui comme de fidèles bastions.

Ce 31 août 2020, la neige illumine les pyramides sauvages. Toutes blanchies, toutes pures, les montagnes semblent revenir à un siècle en arrière, lorsque leur glace étincelait en permanence. Les Alpes suisses s’imprègnent alors d’un souffle nouveau. J’aime photographier la haute montagne quand le temps semble s’arrêter, lorsqu’elle me montre sa puissance pendant la tempête. Ces conditions deviennent de plus en plus rares. J’apprécie l’alignement parfait de ces trois cimes qui brillent comme des diamants de la nature. Ces joyaux sont caressés par une lumière douce et éphémère qui sublime leurs traits.

Ces montagnes ne révèlent leur pureté que quelques jours par an, quand la lumière d’été éclaire les faces nord après une tempête de neige. Ce jour-là, les conditions parfaites se sont révélées à moi durant quelques minutes, avant que le soleil ne commence à faire fondre la neige fraîchement posée. La nature se métamorphose, et j’en suis l’humble témoin qui observe ce spectacle vertigineux. Pour que le monde se souvienne à jamais de la véritable âme de la montagne.