Un nouveau monde émerge entre ciel et terre. Un monde où les neiges s’unissent aux vents pour abreuver la roche et ses failles béantes. Un royaume que l’homme ne peut atteindre qu’en rêve tant il est immense et éblouissant. Ce royaume sublime, je vous l’offre ici. Dominant Verbier et le val de Bagnes, les Combins s’élèvent aux confins des étoiles. Au premier plan de l’œuvre, la face nord du Petit Combin exulte aux lueurs de l’aube, bardée de gigantesques glaciers suspendus. Ultime coup d’éclat d’une montagne reine menacée désormais d’être mise à nu. Nous voguons ensuite vers les Combin de Corbassière, du Valsorey, de Grafeneire, aussi appelé Grand Combin, et le Combin de la Tsessette. Massif légendaire, montagnes prodigieuses. À l’horizon surgissent sous la brume diaphane les cimes italiennes affrontant la tempête.

Mais au-delà des Alpes et de leur grandeur, cette œuvre tourmente et apaise notre âme. Épopée bouleversante, voyage émotionnel. Cette œuvre nous dit tout de la beauté du ciel. Voyez comme la lumière effleure les sommets, comme les ombres dansent d’un reflet argenté. Voyez comme l’aurore caresse les montagnes pour mieux en révéler l’essence primordiale. Quand je plonge mon regard au cœur de ce tableau, je pense à Sebastiao Salgado et à ses œuvres magistrales.

Comment alors imaginer qu’en ce monde fiévreux subsiste un royaume à ce point grandiose ? À travers les détails de la photographie, à travers les lignes, d’une texture à l’autre, nous naviguons au cœur de la haute montagne. D’une courbe à un pic et de crêtes en crevasses, les Alpes nous révèlent leur nature profonde. Quand soudain tout change. Tout se métamorphose. Du clair-obscur, l’art nous propulse soudain de la réalité à l’abstraction pure. Paysage subtil devenu chimérique. Le tableau tout à coup devient irréel tant il est divin. La splendeur de la scène ruisselle en nos veines et nous ne formons plus qu’un avec les Combins.