Entre ombre et lumière, la Dent Blanche dévoile sa grandeur. La montagne culmine à 4358 mètres d’altitude à la frontière du val d’Hérens, du val d’Anniviers et de la vallée de Zermatt, dans les Alpes valaisannes. Sur ce versant dominant le val d’Anniviers, j’observe son glacier suspendu fondre d’année en année. Les séracs s’effondrent immuablement, modifiant à jamais l’apparence du sommet. La photographie nous met également face à l’arête des Quatre Ânes, l’une des voies d’accès à cette montagne impériale.

J’ai réalisé ce portrait de la Dent Blanche au printemps, juste avant que la tempête n’éclate. Ayant chaussé mes skis de randonnée, je montais vers le col qui se situe sous l’épaule du Zinalrothorn pour photographier l’Obergabelhorn. Quand, tout à coup, sentant que le temps changeait, la Dent Blanche s’est mise à fumer. Les nuages, s’accrochant à son sommet, commençaient à la couvrir. Je suis alors rapidement redescendu vers la cabane de Mountet pour rejoindre la vallée. Je n’ai eu que quelques secondes pour immortaliser la Dent Blanche avant qu’elle ne soit totalement engloutie sous les nuages.

À l’écoute de la montagne, j’ai su saisir cette chance inouïe que m’a offerte la nature. Capturer l’absolue beauté du sommet. Par des tonalités douces, mettre en lumière la puissance de l'impressionnante Dent Blanche. La photographie se distingue de mes autres œuvres par la présence d’un premier plan qui lui procure davantage de profondeur. Cet angle de vue magnifie ainsi la silhouette pyramidale de cette monstrueuse coquette, comma se plaisait à l'appeler Maupassant, et valorise l’équilibre parfait de ses formes.