Dent Blanche
Monstrueuse Coquette
À propos de l'oeuvre
Il est vrai que cette pyramide valaisanne a quelque chose de monstrueux et d'élégant. Sommet mythique des Alpes, la Dent Blanche s'élève vers les cieux tout au fond du val d' Hérens et jalouse d'un regard froid son voisin Zermattois, le Cervin, roi des 4000m.
Pourtant, la monstrueuse coquette n'a pas de quoi rougir. Pour lui rendre hommage, j'ai décidé d'en faire un portrait dantesque. Nous sommes côté val d'Hérens, lors d'un début d'après-midi automnal. En face, entre ombre et lumière, l'arête effilée de Ferpècle s'élance en diagonale jusqu'au sommet. Sur la droite, la voie normale de l'arête Sud déchire le ciel. Elle est gardée en son milieu par le Grand Gendarme (4097m). Cette montagne sort puissamment des entrailles du Valais ; elle fait partie de ces grands classiques de l'alpinisme que tout amoureux du monde d' en-haut rêve d'atteindre.
En faisant ce portrait, je voulais, à la manière du peintre préparant l'arrière-plan qui accueillera son sujet, disposer en fond de toile les autres sommets environnant l' éblouissante Dent Blanche : à gauche de l'arête Nord, l' imposant Obergabelhorn se dessine, reconnaissable à son Arbengrat ; et, sur la droite, le massif du mont Rose équilibre la composition, suivi du Liskamm et du Breithorn. Le tout est lié par le jeu des nuages caressant ces pointes célestes.
Mais, cette monstrueuse coquette nous révèle ici ses faiblesses. Malgré son caractère farouche et ses courbes inhospitalières, la belle ne peut cacher de profondes blessures : les glaciers composant ses flancs sont ravagés par les effets du réchauffement ; et, du fond des crevasses, inhabituellement larges en 2022, on entend les pleurs des pierres millénaires.
Voilà ma Dent Blanche, sublime et tragique, entre lumière et ténèbres.
Tirage d'art
Édition Limitée
Certificat et Signature
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