Portrait d’une montagne qui hante mes pensées et chavire mon cœur. La Dent d’Hérens s’élève dans les Alpes valaisannes, aux confins de la Suisse et de l’Italie. Son arête de Tiefmatten nous guide entre l’ombre et la lumière jusqu’à son sommet, si proche du ciel. En arrière-plan de la photographie, le Cervin veille sur sa sœur de roche et de glace. Cimes de légende toutes deux réunies par une arête sans mesure. Le long de l’arête du Lion, notre regard progresse enfin d’une lueur à l’autre pour rejoindre la pointe du seigneur de Zermatt.

Depuis toujours, la Dent d’Hérens m’inspire et me fascine. Pyramide inaccessible dont la force n’égale que la majesté. Portée par la grandeur du Cervin, la montagne paraît un bastion imprenable. Pourtant, j’ai eu la chance de la gravir. Aux côtés de Vivian Bruchez, j’ai réalisé cette ascension comme on s’ouvre à la vie. Et je garde en mémoire chaque instant précieux de notre rencontre. Mes pas sur sa roche, le contact de sa glace. La vue imprenable sur le Cervin quand au sommet de la Dent d’Hérens j’ai enfin respiré.

Soumise aux premiers vents de l’automne 2019, la Dent d’Hérens expose ses flancs givrés au soleil naissant. J’aime quand les ombres effleurent ses parois, révélant au monde ses plus doux secrets. Quand au détour de ses failles et de ses crêtes escarpées, la nature nous dévoile ses splendeurs cachées. Beauté éphémère, puissance immuable, la Dent d’Hérens nous insuffle le désir des hauteurs. Le goût de l’aventure, la soif de vaincre. Et de toujours rêver de nouveaux horizons.