Portrait flamboyant des Dents du Midi pendant la tempête. Cette magnifique photographie en noir et blanc met à l’honneur la face nord de ce massif des Alpes valaisannes telle qu’on la voit depuis le val d’Illiez et le domaine skiable des Portes du Soleil. La montagne, composée de 7 sommets de plus de 3000 mètres d’altitude, doit son nom à l’ombre qu’elle projette dans la vallée à l’heure de midi, quand le soleil pointe sur elle. Tout comme la Dent de Bonavau s’appelait autrefois la Dent d’Une Heure et la Dent de Valère la Dent de Onze Heures. Les Dents du Midi occupent ainsi le centre d’une incroyable horloge naturelle constituée des pics alentour.

J’ai toujours été inspiré par la verticalité saisissante de cette muraille rocheuse et par la puissance de ses pointes acérées. Pour en retranscrire la grandeur et la singularité, j’ai attendu que les éléments entrent en symbiose. Car toutes les tempêtes ne plâtrent pas ainsi les sommets. La nature a ses mystères. Et pour avoir la chance d’être présent lorsqu’elle révèle sa beauté, je suis à son écoute. Au pied de la montagne quand la tempête gronde, espérant que la magie opère lorsque le ciel se dégagera. Sous la furie des vents, mon âme vibre au son de la montagne. Et les nombreuses déceptions issues de cette attente donnent encore plus de saveur à mes rares victoires.

Sur cette photographie, les Dents du Midi exhortent les nuages à se déchirer. À la lumière de l’après-midi, elles apparaissent puissantes et indomptables, telle une muraille soufflant des flammes de glace. Au second plan, le Weisshorn les contemple. Voyez comme son arête monumentale découpe le ciel, armée en plein centre de son Grand Gendarme. De son sommet, je me souviens d’avoir admiré les Dents du Midi. Visibles de très loin, elles sont un point de repère superbe et apaisant lorsque l’on parcourt du regard l’immensité des Alpes.