Cette très belle photographie en noir et blanc nous mène au-dessus de Grindelwald, dans les Alpes bernoises. Au premier plan, émergeant de la brume à 3571 mètres d’altitude, l’observatoire du Sphinx se dresse sur le Jungfraujoch. À ses pieds se trouve la gare ferroviaire la plus élevée d’Europe, culminant à 3454 mètres d’altitude. Au second plan, le Fiescher Gabelhorn, le Grosses Wannenhorn et le Chamm attirent notre regard. Ces montagnes emblématiques des Alpes suisses font partie de la chaîne des Walliser Fiescherhörner, qui surplombe le glacier d’Aletsch, le plus long glacier d’Europe.

J’ai réalisé ce somptueux tableau un matin d’hiver, après le passage d’une tempête de neige. J’ai eu la chance d’assister à ce spectacle unique où l’observatoire du Sphinx jaillit des nuages avant de se faire à nouveau engloutir. J’ai réussi à immortaliser l’instant précis où la brume le recouvre et stagne à sa hauteur. Seul face aux éléments, le Sphinx résiste aux assauts du temps. La photographie nous dévoile son milieu naturel. Cet univers de roche et de glace qui m’inspire et nourrit mon travail.

Face au Sphinx, les sommets des Walliser Fiescherhörner brillent au contact des premiers rayons du soleil. Dominant la brume, ils côtoient le ciel, véritable forteresse inaccessible et immuable. Sur cette photographie, j’aime l’enchaînement des plans qui nous mène vers un autre monde. Entre ombre et lumière, la haute montagne happe notre regard. Quittant le Sphinx, nous partons à la conquête des sommets. L’image nous invite à laisser voyager notre imagination jusqu’à ce royaume tant désiré où l’être humain n’est qu’invité. Quand la montagne l’accepte et que les conditions le permettent. Étonnant envol qui attise nos rêves et apaise nos âmes.