Le Cervin se dresse, solitaire et majestueux, au cœur de la vallée de Zermatt. Paré de son manteau de neige, il transcende sa nature terrestre pour toucher l’inaccessible, flirtant avec l'aura des sommets himalayens. Il devient alors cette montagne pure, cette montagne inatteignable, celle qui ébranle le cœur de l'observateur par sa simple présence.

En plein été, durant une tempête de neige, j’attendais seul sous ma tente, espérant que le Matterhorn me dévoile son vrai visage. Au lever du jour, le ciel était clair et je saluais le paysage. Mais l'absence de nuages ne me convenait pas, car mon art vise à révéler les sommets en lutte contre la furie des éléments. « Prendre son mal en patience », dit l'adage. Alors, j'attendais. J’attendais le retour de la brume dans sa forme la plus artistique. Finalement, le ciel commençait à s'animer, se chargeant de nuages à l'ouest, derrière le Cervin, et à l'est, devant le soleil levant. Les ombres entamaient leur ballet sur les faces de la montagne. Ce jeu d'ombres et de lumière sculptait le Cervin et lui conférait son allure zébrée.

Ces moments où les éléments se conjuguent parfaitement sont rares. Et je les chéris tant. Les nuages, en se positionnant idéalement, créent un spectacle d'ombres mouvantes sur ce géant des Alpes valaisannes. La lumière joue sur les arêtes et accentue chaque détail de l’œuvre. Le ciel, derrière le Cervin, oscille entre zones sombres et de clarté.

Le temps s'écoule, mais mon émotion face au Matterhorn reste intacte. À travers mes photographies, je transmets sa puissance et sa beauté inaltérable. Pour y parvenir, je dois être présent au pied de cette montagne lorsque les conditions sont propices. Lorsque les éléments entrent en symbiose, j’immortalise pour vous ce spectacle grandiose.