Au cœur des Alpes valaisannes, l’Obergabelhorn se dresse comme un bastion d’élégance et de puissance. À 4 063 mètres d’altitude, sa face nord, légendaire, impressionne par sa verticalité et ses lignes parfaites. Inclinée à plus de 55 degrés, elle incarne la haute montagne dans toute son exigence : beauté absolue et danger permanent.

C’est ici que Jérémie Heitz, freerider originaire de Salvan, a inscrit une page mémorable de l’histoire alpine. Dans son film La Liste (2016), il a osé tracer à toute vitesse cette face vertigineuse, offrant au monde un spectacle inoubliable. Depuis, la face nord de l’Obergabelhorn est devenue un symbole, à la fois témoin du dépassement humain et incarnation de la grandeur des Alpes.

Lorsque j'ai réalisé cette photographie en noir et blanc, les nuages dansaient autour du sommet, créant une ambiance dramatique. L’Obergabelhorn se dévoilait partiellement au-dessus de l'arête au premier plan. Les pentes immaculées et l’arête effilée composent ici un tableau grandiose. La neige, vierge de toute trace humaine, souligne les lignes de la montagne.

Photographier ce versant, c’est rendre hommage à une montagne qui fascine et intimide à la fois. L’Obergabelhorn n’est pas seulement un sommet : il est une légende. Son profil triangulaire, reconnaissable entre tous, attire irrésistiblement le regard et nourrit les rêves d’alpinistes et de skieurs extrêmes.

À travers ce portrait en noir et blanc, j’ai voulu immortaliser cette aura unique : celle d’un sommet qui incarne la force brute et la beauté fragile, l’éternité et l’instant. L’Obergabelhorn, membre de la Couronne impériale de Zinal, se livre ici dans toute sa splendeur, majestueux et insaisissable.