L’Obergabelhorn et le Cervin s’élèvent à l’aube de l’automne. Leurs cimes résonnent dans le ciel du Valais suisse, entre le val d’Anniviers et la vallée de Zermatt. Dualité d’un monde invulnérable et féérique comme le noir fait écho au blanc et la toute-puissance à la délicatesse. La photographie révèle les montagnes qui renaissent, flamboyantes, sous les premiers rayons du soleil.

Caressant leurs lignes d’ombre et de lumière, notre regard s’envole. Gravissant l’Obergabelhorn par l’Arbengrat ou la voie du Cœur, réalisant l’ascension du Cervin par l’arête de Zmutt ou la voie du Lion. Comment alors ne pas rêver de rejoindre un jour leur sommet ? Muses de l’alpiniste, ces montagnes m’inspirent et me rappellent tant de fabuleux souvenirs.

J’aime l’alignement de leurs traits, comme deux créatures millénaires s’unissent dans un même élan. J’aime l’équilibre qui naît de leur complicité, ces contrastes doux et profonds qui donnent corps à leur beauté. Nul besoin en effet de forcer le trait pour honorer la montagne tant elle est grande et vigoureuse par nature. Voyez toute la pureté de ses parois tout juste redessinées par la tempête. Voyez comme le ciel réfléchit son éclat sur la neige et la glace qui recouvrent ses rochers. Ces glaciers incroyables au cœur desquels notre esprit plonge irrésistiblement. Leurs crevasses envoûtantes et pourtant sans merci, leurs rimayes fascinantes et pourtant redoutables. Toute l’histoire et le tempérament sauvage et inflexible de l’Obergabelhorn et du Cervin jaillissent sur cette œuvre photographique.