Portrait grandiose de la Biancograt capturé dans le massif de l’Engadine. Également connue sous le nom de Crast’Alva, cette arête parfaite dessine une ligne de pureté qui s'élance vers le ciel. Hypnotisés, nos regards suivent cette courbe menant au sommet triangulaire du Pizzo Bianco, qui culmine à 3994 mètres d'altitude. Ce dernier nous mène au Piz Bernina, le point d’arrivée d'une des plus belles courses des Alpes que j'ai eu le privilège de réaliser.

Entrons dans cette atmosphère nuageuse. Après une violente tempête, les sommets s’habillent d’or blanc. De nouvelles textures apparaissent sur la face ouest du Pizzo Bianco, encore plongée dans l’ombre. Apercevez-vous des dessins abstraits ? Les nuages, comme des voiles mystiques, dévoilent lentement l'arête et semblent nous guider vers les cieux. En grand format, le sommet du Piz Bernina se fond subtilement dans les nuages. À droite, l'arête continue vers le Piz Scerscen, qui culmine à 3970 mètres. Cette montagne, qui s’est partiellement effondrée en avril 2024, rappelle la fragilité de ces géants. Car derrière leur apparente intemporalité, le royaume d’en haut s’écroule sous l’effet du changement climatique.

Ce ballet d'ombres et de lumières, cette danse des nuages, créent une vision onirique et céleste. À travers cette œuvre, je cherche à capturer et transmettre l'essence de ces montagnes. Leur majesté. Mais leur vulnérabilité s’amplifie face aux forces extérieures. Voilà ma mission. Transmettre l’héritage d’une nature en pleine métamorphose. Cette scène naturelle se transforme alors en une œuvre d'art vivante et émotive. Comme une invitation à contempler, à rêver, à se perdre dans l'immensité des Alpes. Chef-d'œuvre unique où le ciel rencontre la terre dans une étreinte quasi intemporelle.