Nous sommes dans le val d'Anniviers. Une lumière mourante illumine de ses derniers rayons les hauts sommets de la région. Face à nous l'immense traversée du Zinalrothorn (4221m) se dévoile, capturée après une tempête hivernale. Au premier plan, entre ombre et lumière, l'arête du Blanc mène à l'épaule du Rothorn, puis à l'arête Nord sommitale, parsemée de nombreux gendarmes. A droite, nous voyons l'arête acérée et abrupte de la Rothorngrat. Cette montagne est le rêve de tout alpiniste confirmé désireux d'ajouter à sa liste l'un des 4000 les plus majestueux du Valais. Depuis le sommet, les aventuriers du monde d'en-haut contempleront toute la vallée de Zermatt, le Cervin et les autres principales montagnes de la région. En arrière-plan, la Pointe Dufour (4634m) apparaît, tout comme le Liskamm (4479m), avec ses deux sommets, et les grands classiques Castor (4225m) et Pollux (4089m).

Cette photographie au format panoramique cristallise toute la beauté hivernale de ce monde céleste. Pour le moment, les montagnes endormies ne tolèrent aucun alpiniste et les skieurs de pentes raides devront attendre des périodes plus clémentes pour s'attaquer à ces faces légendaires. Dans cette œuvre, j'ai voulu retransmettre ce sentiment de profondeur propre au milieu de la haute montagne. Ces 4000 sont séparés par des abimes, seules d'étroites arêtes les relient, formant enfin ce paysage intemporel que j'affectionne tant. J'ai aussi voulu donner de la perspective, grâce notamment aux jeu fort poétique des nuages occupant l'arrière-plan. Ils offrent une texture unique au ciel, jusqu'à se confondre avec l'horizon dans ces jeux de contraste que j'aime profondément.

Cette photographie du Zinalrothron est unique. La touche finale de cette composition hivernale sans pareille ? la ligne pure de l'arête du Blanc qui offre un équilibre parfait entre les blancs et les noirs. Ce jeu des couleurs, des nuances est hypnotique, envoûtant. Il transportera le spectateur dans cet univers mystique.